Sainte-Barbe, Patronne des mineurs
Chaque année, début décembre, la Sainte-Barbe est aux mineurs ce que la Saint-Eloi est aux métallurgistes : la fête de leur corporation ; celle-ci est célébrée le 4 décembre, en souvenir des mineurs.
Il n’y a plus de mineurs en activité, mais les traditions résistent ! Sa légende parle d’une jeune fille vivant au moyen-âge qui se serait convertie au christianisme contre la volonté de son père. Furieux, il la fit décapiter. C’est alors que la foudre s’abattit sur lui et que le feu le consuma intégralement !
Voilà pourquoi Sainte-Barbe est la patronne de nombreuses professions devant affronter les dangers liés au feu ou aux explosions, comme les mineurs de fond et par extension les ingénieurs des mines, les carriers, les sapeur-pompiers, les métallurgistes ou les artificiers …
Remontez le temps …
La veille de la fête, le travail était avancé au maximum. Au milieu de la matinée, le travail s’arrêtait et la fête commençait ! Les bouteilles, descendues en cachette plusieurs jours avant et dissimulées dans la mine, ressortaient. La bistouille (généralement du genièvre) arrosait le briquet (casse-croûte du mineur). Les mineurs chantaient et se racontaient des histoires souvent grivoises !
Au fur et à mesure de l’avancement de la journée, l’alcool aidant, les esprits s’échauffaient. A l’heure de la remontée, certains finissaient dans les berlines ; les moins éméchés poursuivaient la fête dans les estaminets et la nuit était souvent trop courte !
Dans la tradition, chaque fosse possédait une Sainte-Barbe qui veillait sur les mineurs, les protégeant des « coups de grisou », des explosions qui dispersaient dans la mine un gaz mortel.
De nos jours …
Passe le temps, reste la mémoire …
Il est impératif de conserver celle des héros du charbon, de tous ceux-là qui, au-delà de la diversité de leurs communautés d’origines, de leurs coutumes, de leurs traditions, de leurs religions, ont construit une fraternité rude et courageuse comme leur travail, ce labeur qui fit certes notre richesse, mais qui la conquit au prix de tant de souffrances, de vies prises par le grisou, les éboulements, les tragédies du fond, et longtemps encore après dans les horribles diamants rouges arrachés aux poumons par la silicose…
Passe le temps… s’amenuise le nombre des survivants de cette noblesse, qui commença à s’éteindre quand se refermèrent sur elle, définitivement, les grilles du Roton Sainte-Catherine, dernier puits exploité en Belgique, à Farciennes.
Reste la mémoire… reste à la transmettre et à rendre hommage aux « houilleux » encore des nôtres, comme à ceux qui nous ont quittés. Chaque année il se célèbre à quelques centaines de mètres du défunt charbonnage, à l’église, en la salle paroissiale et au domaine marial, où repose la statue de Sainte-Barbe reprise du Roton, dans une galerie de mine reconstituée non loin de la Grotte.
Pour commémorer la Sainte-Barbe, FARCIENNES + organise une procession au départ de cette galerie vers l’église St François-Xavier, puis la messe célébrée en l’église et animée par la chorale royale « La Chanteline » (chants en wallon, en français, en italien et en latin), et enfin le retour de la Sainte-Barbe à la galerie et l’accueil à la salle Saint-François-Xavier. On peut y acquérir des verres gravés emplis de pralines appelées « gayettes », et des vraies petites « gayettes » porteuses d’une pièce de monnaie à l’effigie d’une tête de mineur, des publications en tout genre, etc , le tout en s’y rafraîchissant agréablement de bières spéciales, et même en partageant un excellent repas.
La Commune de Farciennes, l’Amicale des Mineurs des Charbonnages de Wallonie, les Compagnons de Sainte-Barbe, l’Unité Pastorale N.-D. de Fatima et la Chorale Royale « La Chanteline » de Châtelineau collaborent à l’événement qui a toujours lieu le dimanche suivant le 4 décembre.
Eglise Saint-François-Xavier
Historique de l’église Saint François-Xavier
Construite en tant que chapelle en 1915, elle fut érigée officiellement en paroisse par A.R. le 19 novembre 1925. D’un style néo-gothique, dû aux architectes Jules et Henri Dal de Châtelineau, sa construction, bien que ralentie par la guerre, fut totalement achevée début 1916. Il s’agit d’une église atypique, avec une tour de clocher sur le côté, excentrée donc, la seule ainsi bâtie des cinq clochers de l’unité pastorale, avec son superbe plafond en bois qui lui confère une acoustique d’exception et ses 3 vitraux représentant St Eloi, St François Xavier et Ste Barbe, étrangement classés dans l’ordre où ils se trouvent dans le calendrier en date des 1er, 3 et 4 décembre, les Saints patrons des métallurgistes et des mineurs pour St Eloi et Ste Barbe.
On pourrait attribuer le choix de St François Xavier comme St patron de cette église par la présence d’une congrégation pieuse St François Xavier à Farciennes, déjà présente en 1869.
Les mineurs qui, dans leur dur et dangereux labeur, remettaient chaque jour leur vie entre les mains de Dieu et de leurs Saints protecteurs avaient enfin une église proche du charbonnage pour venir les prier et les remercier de leurs grâces. C’était d’une telle évidente nécessité que le charbonnage du Roton offrit la somme de 25.000 frs belges de l’époque ainsi que des matériaux pour aider à la construction de l’église qui avait un coût total de 59.978 frs. La cloche appela les fidèles du coron jusqu’à la seconde guerre où elle fut volée le 14 janvier 1944. Elle avait été fabriquée à la fonderie Causard de Tellin en 1915, mesurait 81 cm de haut, 98 cm de diamètre et pesait 630 kg. Elle fut remplacée par une plus petite cloche de 375 kg seulement, faute de moyens, venant de la même fonderie.
Grotte ND de Lourdes
Historique de la Grotte
La Grotte de Notre Dame de Lourdes, érigée au Wainage, est constituée de 35 m³ de pierres dont la 1ère fut posée le 29 mai 1937, en présence du donateur Mr A. Pigneur et des architectes, et se termina le 1er novembre. Du 10 juillet au 15 novembre, des ouvriers venaient chaque soir pour aider à la construction, notamment faire les fondations, la maçonnerie intérieure de la grotte, monter des pierres, bécher la prairie, préparer le mortier, etc.
Le 15 octobre 1937, Mr Philippe Jeanfils offrit le grillage à l’autel et au parc, et le 31 octobre 1937, une circulaire fut envoyée à tous les paroissiens pour récolter des fonds afin de parachever les alentours, étant donné que le coût de la construction et d’aménagement des alentours a dépassé de beaucoup les prévisions.
Le 14 janvier 1938, une soirée de Gala fut organisée en vue de l’achat d’un grand chandelier pour la grotte. Notons que la statue de Notre Dame de Lourdes est l’œuvre du statuaire ORSOLINI de Charleroi ; elle a été achetée par Mme et Mr François de HERDT CERARD.
Enfin, la bénédiction eut lieu le 1er mai 1938, par Mr le Doyen de Fleurus, entouré de 14 curés et vicaires.
Le 75ème anniversaire de la grotte Notre Dame de Lourdes a été célébré le 1er mai 2013.