Les tours minières wallonnes

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Tours wallonnes remarquables

Au début du XXe siècle, les machines d’extraction électrique installées au sommet des tours remplacèrent avantageusement les machines à vapeur (signalisation électrique, souplesse d’utilisation et de sécurité d’emploi, freinage des organes d’enroulement …)

De la quinzaine de tours d’extraction wallonnes, il en reste six :

1 tour en service (complexe touristique de Blégny-Trembleur) ci-dessous
2 tours hors service mais encore équipées de leurs machines d’extraction et accessoires (St-Albert et Cheratte N°1)
3 tours hors service et privées partiellement ou totalement de leur équipement interne (Cheratte N°3, Roton N°5 et St-Charles N°3).

Charbonnages du Hasard/Site de Cheratte

En Belgique, la première tour d’extraction fut construite par les charbonnages du Hasard sur leur site de Cheratte dans le bassin liégeois, en 1908. D’une hauteur de 40 m, elle faite de briques et pierres calcaires dans un style que l’on pourrait qualifier de néo-médiéval, avec une ornementation très soignée compensant l’aspect massif de l’ensemble, Les concepteurs de ce « donjon » moderne se sont inspirés des tours Malakoff du bassin de la Ruhr.

Charbonnages de Ressaix/Nouveau St Albert

D’autres constructions s’en suivirent, toutes aussi remarquables pour leur efficacité ou pour leur esthétique originale.

Le nouveau St-AIbert, en béton armé d’un poids de 4.000 tonnes s’élevant à 58 mètres de la SA des Charbonnages de Ressaix, fut inauguré le 20 septembre 1954 : techniquement, c’était alors le plus important et le plus efficace puits d’extraction de Wallonie ; esthétiquement, c’est une des plus belles tours d’Europe, car, en dépit de son aspect massique, la dissymétrie des lignes, le mélange de formes arrondies et parallélépipédiques témoignaient d’une audace certaine dans l’utilisation du béton, l’ensemble dégageant une impression de maîtrise totale ; le fonctionnel retrouvait là toute la richesse architecturale du début du siècle.

Charbonnages de Roton-Farciennes et Oignies-Aiseau/Siège Ste Catherine

Enfin, la dernière tour d’extraction charbonnière érigée en Wallonie fut celle du Roton, construite en 1959 sur le siège Ste Catherine de la S.A. des Charbonnages réunis de ROTON-FARCIENNES et OIGNIESAISEAU. Elle abritait le nouveau puits d’extraction mis en service en 1960 et culmine à plus de 56 mètres, son encombrement au sol étant de 17,5 x 14,8 m. Ses fondations équipées de vérins permettent son redressement et son ripage en cas de hors-aplomb éventuel. La tour d’extraction se présente sous la forme d’un parallélépipède aux lignes très épurées ; à l’exception des ouvertures ménagées pour l’éclairage et la ventilation des moteurs, la tour est fermée sur ses quatre faces par des cloisons épaisses en béton armé.

La disposition judicieuse des ouvertures compense l’impression de massivité qui se dégage de l’ensemble ; on retrouve d’ailleurs cette « marque de fabrique » sur les tours construites dans les années cinquante et soixante en Ruhr, à Aix-la-Chapelle et dans le Nord-Pas-de-Calais.