La Tour du Roton, dernier charbonnage wallon à avoir fermé ses grilles, est le symbole parfait du passé glorieux d’une région en déclin industriel. Redonner une nouvelle vie à ce site en y mêlant les sports de « hauteur », le tourisme et la restauration est un symbole d’espoir pour la région, une invitation pour l’extérieur à s’y intéresser et un exemple de possibilités de reconversion économique de la région.
Pré-projet de Farciennes+
Mise hors service en 1984, cédée à l’IGRETEC puis vendue à un particulier, l’envie de l’asbl Farciennes + était de transformer la Tour du Roton en « Tour de l’Extrême » se basant sur les pré-études effectuées dans le cadre de l’avant-projet PaLoFF qui concernait le dépôt final de déchets faiblement radioactifs de l’IRE et les mesures d’accompagnement requises. Aménagée de manière à pouvoir accueillir plusieurs activités comme l’escalade et la spéléologie – elle était d’ailleurs déjà un lieu d’entraînement et de formation aux interventions en hauteur pour les pompiers de Charleroi – , elle aurait été consacrée également à un musée de la mine, à des expositions temporaires, tandis que la verrière aurait pu être aménagée en restaurant panoramique.
Des opérations de déblaiement, de protection et de nettoyage ont été réalisées en 2007 avec l’aide des membres de l’asbl.
La fête de la Ste Barbe a été organisée dans la foulée avec une messe en wallon suivie d’une petite restauration, ainsi qu’avec la pose des lettres de Ste Barbe restaurées sur la façade de la Tour, et ce, dans les deux années qui ont suivi.
Les grandes lignes du projet de Luc Ronsmans
Le projet qui avait ensuite été présenté par Monsieur Luc Ronsmans, propriétaire de la Tour, avait été motivé par l’espoir de redonner une nouvelle vie à un site historique, à la fois pour notre passé culturel, mais aussi, social et économique, qui est laissé à l’abandon.
Pour redonner une nouvelle dynamique à ce bâtiment de 56m de hauteur en béton rien ne semblait plus approprié que les sports de « hauteurs », tels que l’escalade, la spéléologie, le death read.
On aurait exploité également l’attrait touristique de la tour, à la fois pour son passé historique, l’édifice industriel qu’il représente et la vue panoramique qu’elle offre du haut de ses 56 mètres.
L’objectif principal était de transformer cet édifice mort en un complexe de détente, de loisirs et de tourisme, ouvert à tous les niveaux de population.
Le projet était basé sur les caractéristiques suivantes :
- murs d’escalade pour débutants et pour sportifs chevronnés, à l’intérieur et à l’extérieur,
- structure métallique spécifique aux formations d’ouvriers dans les travaux à risques,
- formation et entraînement des spéléologues,
- exposition temporaire axée sur la région, restaurant panoramique en hauteur,
- salle réservée aux jeunes enfants avec objectifs éducatif et ludique.
(Source : Promoteur du projet Luc Ronsmans)
Le renouveau de la tour
Une « tour du sport extrême »
« La Tour du Roton est la porte d’entrée Est de Charleroi Métropole, via la RN90 », déclare Hugues Bayet, le bourgmestre de Farciennes. « Du haut de ses 56 mètres, elle domine toute la Basse Sambre. Aucun espace analogue n’existe actuellement en Wallonie ; ce haut lieu de l’histoire économique de Wallonie pourrait devenir le symbole de la résilience économique et du renouveau de l’ensemble de la métropole carolorégienne. »
Le renouveau de la Tour du Roton est en route !
La Région wallonne a en effet annoncé qu’un projet d’ampleur avait été sélectionné pour bénéficier des fonds européens Feder, à hauteur de quelque 830.000 euros. La Région interviendra, elle, pour un peu plus d’1 million d’euros, tandis que la Ville de Farciennes assumera 207.000 euros, soit les 10
% restants.
De quel projet parle-t-on ?
Pour résumer, la Tour sera totalement transformée. Ce projet a pour ambition «de s’intégrer et de participer activement à l’approvisionnement de la communauté d’énergie renouvelable constituée au niveau du parc d’activité économique Ecopôle ». Concrètement, ce bâtiment unique sera complètement isolé, dans un premier temps. Puis son image sera drastiquement changée, avec l’installation de panneaux photovoltaïques sur les quatre versants de la tour. Sur le toit, des éoliennes horizontales sont prévues. À l’intérieur, une pompe à chaleur géothermique est également dans les plans. Toute cette énergie produite sera par la suite valorisée et devrait profiter aux Farciennois.
Visuellement, le Roton sera ainsi méconnaissable, d’autant que le tout sera sublimé par la mise en place d’un éclairage LED peu énergivore, à la manière de la tour Électrabel à Bruxelles. Un jeu de lumières mettra ainsi encore plus en évidence le Roton, de nuit cette fois.
Une occupation envisagée
Comme tous les projets bénéficiant de fonds Feder, la Ville a jusque 2027 pour terminer les travaux. Si les plans sont déjà assez clairs, il ne faut certainement pas s’attendre à un début de chantier cette année. À Farciennes, on ambitionne toutefois une inauguration du chantier au 30 septembre 2024.
« Ce serait un beau symbole car cela marquera le 30e anniversaire de la fermeture du charbonnage », nous dit-on à Farciennes.
Source : Sudinfo Charleroi du 22/04/2023
Dernières infos : la procédure d’expropriation lancée par la Commune de Farciennes est terminée, la Commune est propriétaire de la Tour du Roton depuis le 29 septembre 2023 et a pris possession de celle-ci en date du vendredi 17 novembre 2023. Un courriel émanant du Service juridique de l’Administration communale nous informe que l’ASBL Farciennes + sera conviée en fonction des projets de rénovation.